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Histoire de la maison forte de Montfaucon


Venez visiter cette petite forteresse du quatorzième siècle 

qui a traversé sans sourciller la guerre de cent ans, 

les guerres de religions et même la révolution.


Montfaucon aujourd'hui, mais il n'en a pas toujours été ainsi

Les premières maisons fortes "Domus Fortis" apparaissent en France à la fin du 12è siècle. Ce sont des constructions aux dimensions plus modestes que les châteaux bien qu'elles puissent en arborer certains attributs comme les tours et qui appartiennent à une petite noblesse rurale.

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_forte

Si la plus vieille référence à « Monte Falconis » remonte à 1270, nous n'avons que peu d'écrit sur cette époque.

Une époque sombre

Nous savons que le château existait au milieu du XIVème siècle et qu'il était occupé par Jeanne de MontFaucon et son mari Jean Plaignard. C'est le plus vieux témoignage retrouvé ce jour.

D'ailleurs il s'agit de la dernière mention d'un « De Montfaucon » concernant les habitants de ce château. On ne sait donc pas si ce patronyme est réel ou s'il fait référence au lieu (La dame habitant le lieu Montfaucon). Donc si cette maison forte a appartenu à la famille de Montfaucon, ce n'est plus réellement le cas à partir de la fin du XIVème siècle.

On pense que les souterrains sont antérieurs à la construction du château et que le château lui-même pouvait à l'origine n'être qu'une tour en bois.

Le château a été construit ici à cause des sous terrains préexistants ce qui permettaient une bonne défense malgré le fait que le site ne se situe pas au point culminant de la colline.

 

« Autour de la mi-XVe siècle, la tour et hébergement de l’arrière-fief de Montfaucon, reçoit sur ses angles des tourelles pleines, sur sa longueur orientale une tour carrée de latrines desservie par une vis interne et sur face occidentale une tourelle carrée d’entrée précédée d’un pont-levis piéton. Le talutage de l’ensemble s’accompagne d’une modification des niveaux internes, entraînant le percement de fenêtres à traverses dominées d’arcs en accolade. La maison-forte ainsi obtenue, à vocation résidentielle mais munie de symboles défensifs ostentatoires, se complète d’un réseau souterrain destiné au stockage (grâce aux silos) et au refuge (par ses accès protégés par des goulots d’étranglements) » (ref : Réseau castral et hiérarchie féodale dans la vicomté de Châtellerault (Vienne), Xe-XVe siècles)

Il est vraisemblable que talutage en silex date aussi de cette époque.

Il est très compliqué de retrouver l'ensemble des occupants du château, car il a souvent été transmis par les femmes lors des mariages. On a donc un grand flou autour de 1400, entre les familles Plaignard puis Joubert « seigneurs du Puy Marigny » et la famille « de Choisy » qui en serait devenus propriétaires par mariage entre Géraude de Montfaucon (Héritière de Montfaucon en la paroisse de Marigny) et Richard de Choisy au début du XVème siècle.

Par la suite, dans la lignée de la famille De Choisy (puis De Vieux, puis Monleon) le château se retrouve être la propriété de « La dame de Toufou », Claude de Monleon qui délaissera le château au profit de celui de Toufou, nettement plus confortable. Par mariage, elle rejoindra la famille de Chasteigner (seigneur de la Roche-Posay). Le château restera dans la famille Chasteigner, jusqu'au début des années 1600 où il sera vendu à des bourgeois de Paris, les « Vasset »

La période ecclésiastique

   En 1654, Jean Du Tertre et Jeanne Joubert, sa femme (possiblement descendante de la famille Plaignard) rachètent le château et le vendent dix ans plus tard au couvent des « filles de Notre dame de Poitiers ». Il faut noter que trois sœurs de Jeanne Joubert appartiennent déjà au couvent.

Il faut savoir que la coutume veut que l'entrée d'une novice au couvent s'accompagne d'une dot comme lors d'un mariage. L'Eglise récupère ainsi de nombreux biens qu'elle fait fructifier. L'acquisition du château de Montfaucon rentre peut-être dans ce cadre.

Jusqu'en 1789, le château reste donc propriété du couvent et n'est occupé que par différents métayers qui s'occupent des champs et des vignes. Le château lui-même ne sert que de poulailler et d’entrepôt pour sécher l'ail. La métairie, dans l'enceinte du château et aujourd'hui disparue accueillait les métayers.

De la révolution à nos jours

Après confiscation des biens lors de la révolution, le château a été mis aux enchères et acquis par la famille Moutier en 1791 puis par la famille Creuzé début 1800 qui en est restée propriétaires jusqu'à nos jours. Il n'a jamais été réellement habité durant cette période si ce n'est occasionnellement par les soldats allemands prisonniers de la première mondiale en 1916. Ces derniers, grâce aux accords de La Haye, pouvaient ainsi travailler aux champs, moyennant finance, en remplacement des soldats au front.

Dans les années 80 le château a été pillé et ses poutres et charpentes ont été volées, laissant peu à peu le site dans son état actuel. Une poutre a été sauvegardée par l’intervention de Mr Creuzé, qui attiré par les bruits d’une tronçonneuse a surpris les voleurs.